Abbé Frantz Stock

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Comme le précisa l’abbé Raymond Loonbeek dans son ouvrage Franz Stock, la fraternité universelle : « Dans la vie des hommes, la fête est rupture, trêve, bouffée d’air frais, évasion (on hésite à employer le dernier mot !). Les fêtes ont été pour beaucoup dans la réussite de Chartres. Fêtes religieuses, folkloriques, célébration d’anniversaire, toutes arrachaient le prisonnier à la grisaille, au repli sur soi, à son sentiment d’infériorité. Pendant le temps de l’Avent, à tour de rôle, les trois cours du Séminaire ainsi que le Collège organisent le dimanche une soirée de fête.

Le 6 décembre 1945, fête de Saint-Nicolas, pour la première fois, quelques douceurs sont distribuées aux séminaristes. Saint-Nicolas et le Père Fouettard rendent visite au Séminaire. Ruprecht (c’est le nom allemand de père Fouettard) assène à chacun ses quatre vérités, sans exception. Les professeurs sont gratifiés de quelques couplets qui n’ont rien d’amène. La Chronique du Séminaire des Barbelés indique à la date du 6 décembre : « Pendant toute l’année, chacun tient compte instinctivement de Saint-Nicolas, parce qu’il est d’usage en ce jour d’entendre la vérité sans fard ». Et le chroniqueur pose une sage question : « Qui est aigri au point de ne pas reconnaître la vérité qui lui est décochée sur un ton badin et de n’y pas mûrement réflechir ? ». Chacun peut ce soir-là découvrir l’impact sur les autres d’habitudes dont il n’est pas conscient.

En 1947, le Séminaire des Barbelés ferme. La vie de prisonnier est terminée sauf pour l’Abbé Stock qui n’étant pas autorisé à regagner l’Allemagne poursuit son apostolat à Paris. Il passe son dernier Noël dans l’isolement et est appelé à la vie éternelle le 24 février 1948, il n’avait que 43 ans.